J’ai beau y réfléchir, « New York » et « vélo » sont deux termes qui ne sonnent pas bien ensemble ! Trop d’avenues, trop de circulation, trop de coursiers en bicyclette qui vivent chacune de leur course comme une épopée glorieuse personnelle, trop de chauffeurs de taxis qui les haïssent et se livrent avec eux à une guerre impitoyable pour le titre envié de « Roi de l’asphalte »… Bref !
Même si ça n’est écrit nulle part, chaque habitant normal de cette ville sait très bien que pour lui et son vélo, il y a : les pistes cyclables de Central Park, éventuellement, deux ou trois parcours autour de l’Hudson River et de l’East River, à la limite, Brooklyn… Et encore, pas partout ! (Par exemple : Atlantic Avenue à vélo, c’est une telle mauvaise idée que je ne sais même plus comment j’ai atterri là, ni ce que j’ai fait de la bicyclette d’ailleurs…) Et c’est tout ! Ceux qui en veulent plus n’ont qu’à déménager dans le Connecticut !
Pourtant, il paraît que la ville entière est truffée de pistes cyclables : mais où sont-elles ? Et, surtout, comment y accéder quand l’idée de pédaler le long de la 8th Avenue paraît totalement absurde pour quelqu’un de non-suicidaire ?
Moins de pollution, plus de fun
Heureusement, tout est sur le point de changer : tremblez, taxis et coursiers : ce lundi 27 mai 2013 marque la fin de votre règne ! (oui, je sais : je focalise un peu sur les coursiers et les taxis, mais ils font un peu trop les malins, je trouve…).
Dès ce lundi, les « vélibs » new-yorkais entrent en service : les Citi Bike New York. Déjà prévus l’été dernier, leur installation a été retardée pour je ne sais plus quelle raison (stages de formation « Apprendre à partager » pour les coursiers et les chauffeurs de taxis, peut-être…). Quoiqu’il en soit, c’est désormais officiel : 5000 citibikes en libre-service, bien sagement alignés dans leurs points d’accueil n’attendent plus que l’ultime feu vert des autorités pour se lancer dans une vaste opération de reconquête de l’espace urbain.
Parce que c’est bien de cela dont il s’agit ! Évidemment, l’installation de ces bicyclettes bleues répond à la base à un souci évident : moins de voitures, plus de gens qui pédalent, moins de pollution, plus de fun ! Mais, comme toute les bonnes idées, celle-ci va au-delà de ses ambitions premières : mettre des vélos à disposition du public à tous les coins de rue, c’est rendre la ville aux habitants ! (Et pour répondre aux questions que certains commencent à se poser : non, les « citibikes » ne sont pas un projet personnel ; oui, j’adore le principe !).
Repérage des stations d’accueil
A New York, comme à Paris ou comme dans n’importe quelle grande ville, on marche ! On prend le métro, le bus, le taxi, bien sûr, mais surtout, on marche… beaucoup ! Et, au bout d’un moment, hormis les balades choisies, on va droit au but : le trajet le plus direct est le bon. Quant en 2007, les vélibs ont commencé à fleurir sur les trottoirs parisiens, subitement, ils ont changé la donne. Grâce à eux, on redécouvrait la ville.
Le « droit au but pouvait se permettre des fantaisies. Aller quasiment partout, prendre des rues au hasard, juste pour voir où elles menaient, essayer des nouveaux itinéraires, traverser la ville à n’importe quelle heure avec une étonnante facilité ; plus surprenant : avoir envie de traverser la ville à n’importe quelle heure, sans raison, juste pour le plaisir, découvrir ou redécouvrir des coins inconnus… Pour une somme modique, les vélibs ça a été (en tout cas pour moi…) une liberté nouvelle assortie d’un sentiment exaltant : la ville m’appartient !
C’est dire si j’ai de grandes attentes concernant les citibike new-yorkais ! Et j’ai passé le week-end à me préparer : repérages des stations d’accueil, téléchargement de la carte des pistes cyclables (effectivement : il y en a plein !), installation de l’application sur mon téléphone, et surtout mise au point d’une réplique cinglante à destination du premier coursier ou chauffeur de taxi qui me hurlera dessus parce qu’il estime que je pédale sur ses plates-bandes… Je peaufine encore cette partie-là parce que : « Ne me criez pas dessus, s’il-vous plaît », ça ne va pas suffire pour un coursier ou un chauffeur de taxi new-yorkais.